Québec, le 7 octobre 2021 – La Maison de Marthe est un organisme communautaire autonome qui accompagne les femmes victimes d’exploitation sexuelle dans le long processus vers la sortie de la prostitution. Nous sommes consternées d‘apprendre que l’exploitation sexuelle vécue par les femmes adultes (18 ans et plus) ne soit pas une priorité nationale pour le gouvernement actuel. Nous déplorons que seulement 17 recommandations du rapport de la Commission sur l’exploitation sexuelle des mineurs ont été appliquées jusqu’à maintenant.
À l’hiver 2022, nous ouvrirons la première maison d’hébergement au Québec répondant aux besoins spécifiques des femmes survivantes de la prostitution en leur offrant un lieu sécuritaire qui répondra à leurs besoins. Nous revendiquons l’application de la recommandation numéro 53, du rapport qui stipule que :« …le gouvernement du Québec crée sur l’ensemble de son territoire, des lieux d’hébergement spécifique et hautement sécuritaire doté de services psychosociaux et éducatifs afin de protéger, de soigner et de contribuer à la réinsertion sociale des victimes d’exploitation sexuelle.» p. 97. Nous n’avons aucun indice qui nous permet de croire que cette recommandation sera incluse dans le plan d’action qui sortira à la fin de l’automne tel que mentionné mardi dernier par la vice-première ministre Madame Guilbeault.
L’hébergement sécuritaire est déterminant pour les femmes victimes d’exploitation sexuelle afin de faciliter leur réinsertion dans la communauté. De plus, nous venons d’apprendre que le gouvernement n’a pas l’intention d’appliquer les 58 recommandations de ce rapport. C’est inquiétant pour les femmes que nous desservons. Les conséquences de l’exploitation sexuelle ne disparaissent pas automatiquement lors de l’atteinte de la majorité. Les jeunes femmes victimes sont abandonnées par le système. Nous sommes convaincues que l’accompagnement, le soutien et l’aide de la part de ressources spécialisées sont essentiels. Il est donc impératif de soutenir ces victimes tout au long du parcours de reprise de pouvoirs sur leur vie. C’est la raison pour laquelle nous pensons que le gouvernement du Québec devrait tout mettre en place pour enrayer l’exploitation sexuelle, quel que soit l’âge des victimes en finançant des initiatives qui offrent une alternative, une avenue prometteuse pour les femmes en processus de sortie de la prostitution.
Nous demandons au gouvernement Legault qu’il mettre en œuvre les 58 recommandations du rapport de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineur.e.s afin de mettre fin à ce fléau.