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Réaction au Rapport de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

                                                                                                                              Pour diffusion immédiate

Réaction au Rapport de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs

Québec, le 7 décembre 2020 – À la suite du dépôt du rapport de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs à l’Assemblée Nationale, jeudi dernier, la Maison de Marthe souhaite revenir sur les grandes lignes du rapport et exprimer son point de vue.

Nous sommes en accord avec plusieurs recommandations, mais nous aurions souhaité qu’elles incluent davantage les personnes majeures qui ont vécu l’exploitation sexuelle. Les mineurs deviennent adultes, et à leur majorité, elles sont abandonnées par le système. Nous croyons que les recommandations du rapport auraient eu un plus grand impact dans la population en général en incluant l’exploitation sexuelle des personnes adultes.

Faire de l’exploitation sexuelle des mineurs une priorité nationale, c’est excellent, c’est un pas dans la bonne direction. Nous rencontrons des femmes quotidiennement qui ont vécu cette violence. Nous sommes convaincues qu’elles méritent d’avoir plus de compassion et de compréhension de la part du gouvernement, des institutions et de la population.  Ces femmes ont subi des agressions successives, de la violence toute leur vie, elles ont besoin de se faire reconnaître et comprises.

De plus, selon le site Québec.ca : « l’âge d’entrée dans la prostitution au Canada se situe entre 14 et 15 ans et 80 % des personnes adultes » qui sont exploitées sexuellement ont commencé alors qu’elles étaient mineures. Cette statistique démontre que les recommandations du rapport auraient eu intérêt à englober la réalité des personnes majeures vivant l’exploitation sexuelle et la traite des personnes.

Nous sommes par contre d’accord avec certaines de ces recommandations, dont notamment, de reconnaître les séquelles de l’exploitation sexuelle comme une contrainte sévère à l’emploi,  reconnaître l’importance d’instaurer un plan d’action en santé et bien-être des femmes  contribuant à une sortie durable du milieu prostitutionnel et que ces personnes dont 85% sont des femmes soient considérées comme des victimes d’actes criminels.

Le 6 décembre 2014, le gouvernement du Canada adoptait la loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation sexuelles, la Loi C-36. Cette loi pénalise la demande de services sexuels tarifés, la publicité prostitutionnelle et l’exploitation d’autrui par la prostitution.  Nous espérons que le gouvernement du Québec prendra les mesures nécessaires pour  réprimer les clients-abuseurs, les proxénètes, car nous avons été témoins à de multiples reprises, que la Loi C-36 n’est peu ou pas appliquée. Les femmes sont encore considérées comme des criminelles et non comme des victimes auprès du corps policier et du système de justice. Les abuseurs sont très peu punis et s’en sortent beaucoup trop facilement.

Nous supportons l’idée que  le gouvernement du Québec créera sur l’ensemble de son territoire des lieux d’hébergement  pour les victimes d’exploitation sexuelle et qu’il octroiera des fonds dédiés à soutenir les initiatives d’hébergement aux victimes d’exploitation sexuelle.

En conclusion, nous souhaitons que les victimes d’exploitation sexuelle ne soient plus laissées pour compte et que le gouvernement s’implique davantage à éradiquer l’exploitation sexuelle envers les mineurs ainsi qu’auprès des personnes adultes.

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La Maison de Marthe est un organisme communautaire autonome qui accompagne et soutient les femmes ayant un vécu en lien avec la prostitution dans leur rétablissement et dans toutes les étapes du processus de sortie de la prostitution à travers des interventions individuelles, de groupes et collectives.

 

Source : Catherine Gauthier

Agente de communication

418-523-1798

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