Ce projet vise à combler les lacunes dans le soutien offert aux femmes qui souhaitent sortir de la prostitution et aux survivantes de l’industrie du sexe, et dans une moindre mesure, aux membres de leur famille. Dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, ces populations de femmes se trouvent sous-desservies étant donné le manque de centres multiservices spécialisés en sortie de la prostitution offrant du soutien psychosocial et de l’accompagnement dans différentes démarches (santé physique, psychologique et sexuelle, dépendance aux substances, employabilité, logement, finances, etc.). Il n’existe pas non plus de ressources d’hébergement de longue durée leur étant spécifiquement destinées sur ce même territoire. Sachant que la majeure partie des femmes quitteraient l’industrie du sexe si elles avaient d’autres choix, il est essentiel d’augmenter l’aide qui leur est offerte. Il faut savoir que la grande majorité de ces femmes ont été victimes de violence avant et pendant la prostitution. De plus, elles se trouvent souvent dans des conditions de vie précaires, elles sont aux prises avec des problématiques complexes et elles doivent composer avec les traumatismes de la violence. Dans ce contexte, ces femmes doivent surmonter plusieurs obstacles quand vient le temps d’obtenir de l’aide et des services.
Pour combler les lacunes dans le soutien offert aux femmes en situation de prostitution et à leur famille, La Maison de Marthe veut développer un modèle de pratique prometteuse, d’une part, en consolidant son modèle d’intervention au regard des intervenantes qui le pratiquent depuis plusieurs années et surtout des femmes survivantes de prostitution, et d’autre part, en mettant sur pied un service d’hébergement ouvert en tout temps (24 heures / 7 jours) et couvrant les besoins de base des femmes. Plus spécifiquement, ce service mettra à la disposition des femmes et de leurs enfants six à huit chambres individuelles (un lit) et familiales (deux ou trois lits) dans un bâtiment résidentiel sécuritaire et confidentiel. Étant donné que le processus de sortie de la prostitution peut être long et complexe, une durée de séjour de 90 à 180 jours a été établie de façon préliminaire pour offrir une durée d’hébergement supérieure à celle normalement octroyée dans d’autres ressources généralistes. Nous voulons ainsi maximiser les chances de succès des femmes dans leurs démarches de reconstruction de soi. À noter que la durée de séjour définitive sera déterminée au cours de l’expérimentation de l’hébergement dans le cadre du projet. Durant leur séjour, les femmes suivront les programmes et les ateliers offerts à La Maison de Marthe tout en recevant un soutien psychosocial personnalisé et de l’accompagnement dans toutes les démarches associées au processus de sortie de la prostitution (santé physique, psychologique et sexuelle, dépendance aux substances, employabilité, logement, finances, etc.).
À court terme, les résultats attendus du projet sont l’établissement d’une pratique prometteuse qui répond aux aspirations des femmes en processus de sortie de la prostitution, l’accès à un service sécuritaire d’hébergement de longue durée pour ces femmes, l’identification et la création de nouveaux réseaux et partenariats et l’acquisition d’une meilleure connaissance des pratiques d’accompagnement en sortie de la prostitution chez les intervenantes. À moyen terme, les résultats attendus du projet sont l’évaluation de la pratique prometteuse, l’acquisition d’une meilleure compréhension de l’expérience vécue par les femmes survivantes de la prostitution dans le cadre de l’intervention, la mise en œuvre des changements désirés chez les femmes ayant bénéficié de la pratique prometteuse, le renforcement des capacités de La Maison de Marthe sur le plan de l’intervention et de l’hébergement et l’augmentation du rayonnement de notre organisme.