Les intervenantes écoutent de façon empathique les femmes afin de leur permettre de comprendre, d’interpréter et d’évaluer ce qu’elles leur communiquent.
L’écoute active permet aux femmes de ventiler, d’être écoutées, ou encore de leur venir en aide. Il faut savoir que les femmes ayant un vécu prostitutionnel ont des réalités de vie complexes.
Elles rencontrent divers problèmes et obstacles qui sont interreliés, qui s’entremêlent et qui peuvent s’amplifier entre eux. Ainsi, grâce à l’écoute active, les femmes peuvent parler librement et être accueillies sans blâme ni jugement, ce qui a un effet particulièrement libérateur et sécurisant.
En plus des femmes qui fréquentent physiquement l’organisme, les contacts à distances par Skype ou Facetime, permettent aux femmes qui proviennent d’autres régions (par ex., Saguenay, Estrie, etc.) d’avoir recours à un suivi d’intervention.
Cela peut également leur permettre de demander de l’aide, que ce soit dans le cas d’une situation de détresse ou d’un accompagnement dans des démarches particulières.
Détenant une expertise des systèmes producteurs de prostitution, des conséquences de cette pratique sur les femmes et des obstacles liés à la sortie, l’équipe d’intervention propose aux femmes des rencontres d’intervention personnalisées. Ces rencontres ont lieu principalement à La Maison de Marthe, mais aussi parfois à l’extérieur dans un café, chez elle ou au centre de détention.
La plupart des femmes ont un réseau social très pauvre. Il est rassurant pour elles de pouvoir compter sur les intervenantes pour partager certaines réflexions personnelles et pour mettre en place des stratégies, un plan d’action afin de surmonter certaines difficultés. Les rencontres de soutien se veulent un moment privilégié pour que les femmes puissent exprimer librement leur vécu.
Les femmes qui font une demande d’aide à La Maison de Maison présentent bien souvent plusieurs besoins de base non comblés en raison de leurs conditions de vie précaires.
Nommons, entre autres, les besoins de nourriture, de vêtements, de produits d’hygiène, de médicaments, de transport, etc. Pour favoriser le rétablissement des femmes ainsi que leur processus de sortie de la prostitution, les intervenantes prennent donc le temps de faire l’analyse de leur situation et de mettre en place avec les femmes des stratégies pour qu’elles puissent répondre à leurs besoins prioritaires.
La prise de contact de part et d’autre avec les différents acteurs de la communauté permet d’obtenir des renseignements sur les droits des femmes et de connaître les services qui pourraient leur être bénéfiques. Ces collaborations favorisent la concertation sur le plan de l’intervention, notamment en facilitant le partage d’informations. De plus, la Maison de Marthe oriente régulièrement les femmes vers d’autres ressources correspondant particulièrement à leurs besoins (toxicomanie, violence sexuelle, en santé, etc.)
Pour y parvenir, les intervenantes n’hésitent pas à orienter les femmes vers les ressources pertinentes du milieu et à les accompagner sur place lorsqu’elles le requièrent. La Maison de Marthe dispose également d’un fonds de secours et d’aide auquel les femmes peuvent se référer pour faire une demande ponctuelle de dépannage.
Inspirés de la méthode d’intervention globale en sexologie (MIGS) de Marie-Paul Ross, les ateliers de recorporalisation permettent aux femmes de libérer les traumatismes associés à la prostitution et aux violences vécues.
En effet, pour survivre, s’adapter et se protéger des violences subies, plusieurs femmes en viennent à désinvestir leur corps et à se couper de leur ressenti affectif. La recorporalisation permet de remédier à cette situation grâce à l’apprentissage de techniques accessibles pour se traiter.
Les ateliers de recorporalisation permettent aux femmes de reprendre contact avec leur corps et leur ressenti affectif, d’améliorer la gestion de leurs émotions et d’apprendre des outils et des exercices simples pour surmonter de façon autonome les difficultés et les malaises rencontrés.