Québec, le 28 janvier 2020 – En réaction au meurtre de Marylène Lévesque, survenu le 22 janvier 2020, la Maison de Marthe dénonce fermement les violences faites aux femmes victimes d’exploitation sexuelle.
Nous réitérons que l’exploitation sexuelle est une violence commise à l’encontre des femmes. La très grande majorité des femmes prostituées subissent des agressions répétées. Elles ont un taux de mortalité 40 fois supérieur à la moyenne nationale. Au Canada 80% des femmes prostituées adultes, sont entrées dans l’industrie du sexe en étant mineures. En parallèle de la tenue de la commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs, la jeune Marylène Lévesque, impliquée depuis plusieurs années dans le milieu prostitutionnel, a été tuée par un client. La prostitution, qu’elle soit juvénile ou non, est une atteinte aux droits et libertés des femmes.
La Maison de Marthe s’indigne qu’une stratégie ait été mise en place par la Commission des libérations conditionnelles du Canada et son comité de gestion, afin de permettre à Eustachio Gallese de répondre à ses « besoins sexuels ». Comment a-t-on pu permettre à ce meurtrier ayant un fort taux de dangerosité envers ses partenaires féminines de rencontrer des prostituées ; des femmes que nous savons particulièrement vulnérables et exposées à la violence ? Cette stratégie va à l’encontre de la loi C-36 qui vise notamment à protéger les personnes qui offrent leurs propres services sexuels moyennant rétribution, et qui en pénalise l’achat. La Maison de Marthe demande à ce que la loi C-36 soit appliquée. De 2014 à 2019, seulement 233 clients ont été accusés Nous demandons au gouvernement de M. Legault de faire la lumière sur cette situation scandaleuse.
En tant que société, nous pouvons faire le choix de lutter contre l’exploitation sexuelle et les violences faites aux femmes en toutes circonstances. Nous invitons toutes les femmes de la grande région de la Capitale-Nationale ainsi que les survivantes de l’exploitation sexuelle et les personnes souhaitant se mobiliser à leurs côtés, à participer à la vigile organisée par le RGF-CN contre les féminicides ce jeudi 30 janvier à 18 heures devant le parlement. Ça sera l’occasion de dénoncer les violences faites aux femmes, de rappeler que la prostitution est une violence qui tue, et d’exiger des actions concrètes pour y mettre fin.
La Maison de Marthe est un organisme communautaire qui soutient et accompagne les femmes qui souhaitent et veulent sortir de la prostitution.
